Luc Nicolas

J’avais huit ans. A l’époque existait encore ce qu’on appelait alors:”la télévision scolaire”. Un jour je suis tombé sur une émission qui faisait découvrir le yoga. Nous étions en 1971. Captivé par ce que je voyais, j’ai demandé à recevoir le petit livret gratuit qui présentait quelques postures. Et je m’y suis essayé tout seul au grand étonnement de mes parents. Mon jeune âge m’emporta vite vers d’autres horizons. Je ne savais pas alors que j’allais 35 ans plus tard redécouvrir ce premier amour.

Passionné, toujours en déséquilibre vers l’avant, toujours avec l’envie d’aller plus loin, ma première vie professionnelle dans l’humanitaire combinée à une vie de famille - bien que riche et passionnante - ne me laissait que peu de temps pour l’exploration la plus riche. Celle du soi intérieur. Mon esprit était en perpétuelle ébullition. Et à 43 ans, le yoga s’est rappelé à moi. D’abord par la petite porte. Et puis rapidement comme une évidence indispensable à mon équilibre.

Après quelques années de pratique régulière de Hatta Yoga, j’ai découvert un peu par hasard en 2014 le Yoga Iyengar. Frustrant dans un premier temps car l’impression de devoir tout recommencer à zéro malgré des années de pratique. Mais ici on ne peut pas tricher: il faut apprendre à (re)connaître et à respecter ce corps: son histoire, ses limites, ses incroyables capacités aussi. (S) observer, s (écouter), se lâcher, se reconnecter.

Le yoga Iyengar est exigeant. Il était pour moi la meilleure réponse à ce sutra “yoga chitta vritti nirodha”- ce qui signifie “le yoga apaise les fluctuations du mental”.

Difficile de lister ici tous les changements qui se sont progressivement mis en place. Dans ma façon de parler, de bouger, de dormir, d’interagir avec les autres. Dans la façon d’organiser ma vie aussi. Après avoir tant reçu, j’ai décidé de moi aussi de contribuer à transmettre cet héritage extraordinaire et j’ai entamé en 2016 une formation intensive de  professeur en Yoga Iyengar qui s'est  terminée en Mai 2021 avec ma certification level 1. Ce n’est qu’une des très nombreuses étapes de mon chemin intérieur.